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Expérimentalo
4 novembre 2009

Teen spirit de Virginie Despentes, chez Grasset, 2002

Écriture directe, ton résolument moderne, culte de l'antihéros, univers réaliste et violent, mettant paradoxalement en relief ce qu'il y a de plus touchant en nous.
Ce roman parle d'adolescence et de paternité.

Comme je ne trouve pas les mots pour parler de ce type de roman (j'ai l'impression de faire un exercice de style en écrivant certaines fiches de lecture et j'ai peur de desservir des œuvres que j'ai adorées...), je préfère recopier quelques lignes à droite, à gauche, qui, me semble t-il, donnent le ton:

" Elle racontait un tas de conneries. Elle faisait tout le temps semblant de quelque chose. Rapport flou avec le réel encore mal ajusté."

"Chaque fois que je cherchais du travail, j'étais saisi de mélancolie.Je n'ai jamais su me décider, si çà m'énervait grave parce qu'il y avait vraiment de quoi, ou parce que j'étais vraiment un branleur et que la seule idée de me mettre au boulot me consternait durablement."

"Sandra n'était pas une fille d'Eve pour rien, il fallait toujours qu'elle cherche le secret, cherche à savoir, à comprendre. Elle croyait qu'il était possible de se débarrasser des angoisses, des points faibles, du manque d'assurance, simplement en parlant, en comprenant, en se prenant la tête. J'avais un léger doute là-dessus, mais j'aimais quand même bien qu'elle me tripote le cerveau, régulièrement."

"Je voulais surtout faire du mauvais esprit, trouver les gamins pathétiques, formuler des bonnes vannes sur eux. Mais çà le faisait, j'ai dû l'admettre en m'approchant. Et çà m'a fait un peu plaisir, que quelque chose existe encore. Et profondément mal, de ne plus avoir place dans le décor. Pourquoi les choses avaient-elles été aussi drôles et prenantes, si c'était pour qu'elles se rétrécissent ensuite, se resserrent et perdent leur goût?"

"Elle était bavarde, elle avait ce truc phraseur de certains immigrés doués, le goût du bien-parler, de démontrer avec emphase...Que sa consommation de shit ne devait pas arranger. Elle a continué:
-C'est des petits mécanismes fragiles, les cerveaux à cet âge là. C'est pas fini. On sent rien. On sent pas la douleur, on sent pas les dégâts. On peut se faire bombarder de l'intérieur, on a l'impression que tout va bien."

"Je savais que ces dames-là referment la porte une fois l'accès de déprime passé.Et je savais qu'elle m'en tiendrait rigueur, plus tard, qu'elle m'en voudrait de s'être confiée."


"Il y avait au moins une chose que je savais faire, que la vie m'avait appris à réussir: serrer les gens contre moi, en plein désastre, faire semblant de ne pas avoir peur, rester debout quand tout s'effondre et faire semblant de rien, croire qu'on va s'en tirer."

"Je faisais parti des gens mal adaptés que les situations de chaos remettaient paradoxalement en phase."

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