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4 mai 2013

Isabelle Filliozat, L'Intelligence du coeur

 

 Par Isabelle Filliozat, L'Intelligence du coeur, 1997, édition Jean-Claude Lattès (Marabout poche):

Cet ouvrage, dans la mouvance de la communication non-violente, développement personnel et psychologie aborde plusieurs idées et plusieurs exemples de vie pour les illustrer:

-l'importance de l'écoute d'autrui et l'accueil de ses émotions, notamment de la colère et de l'empathie et de l'identification des besoins qui l'animent

-Explication détaillée des émotions principales: rôle, conséquences, liens par-rapport à l'histoire familiale, projections, la peur des émotions trop fortes pour l'entourage (cela ravive les siennes)...

-Explication des jugements que l'on porte, de leurs effets (désastreux!)

-comment développer son "intelligence émotionnelle" (ex: savoir être empathique, nommer/exprimer nos émotions, en comprendre le rôle central, leur aspects positifs (même les émotions négatives), ect...Ce livre propose un test pour évaluer notre niveau personnel d'intelligence émotionnelle (servant surtout de guide pertinent plutôt que d'étiquetage...)

-analyse du fonctionnement cérébral, des comportements (ex: danger de l'obéissance, de certains conditionnements, ...)

-chapitre très beau sur les personnes mourantes et ce que cela suscite autour d'elles

-le respect de l'enfant comme une personne à part entière

-passer par une éducation dans le dialogue plutôt que par la force, la contrainte

-causes de la violence: l'impuissance, le déni des émotions, impossibilité d'être entendu, respecté

-savoir dire non, affirmer le droit de refuser, de dire "je n'en ai pas envie"

-méthode pour savoir communiquer:

  • "Quand tu...(énoncer le comportement)
  • je (dire notre émotion)
  • parce que (citer nos besoins)
  • et je te demande de...(ex: excuse, reconnaissance de ma souffrance, ect...)

-définition de l'amour, aide pour une sexualité, maternité, couple épanouit, le sens du pardon, stopper la spirale de la violence (en appliquant le message de Jésus et Gandhi: "tendre l'autre joue" (perso, j'ai un gros doute à ce sujet, mais guère de solution à proposer en cas de violence physique directe...)

-réflexion critique sur l'école qui impose la normalisation de la pensée et privilégie la connaissance pure au détriment de l'autonomie mentale, relationnelle et le respect des besoins des enfants qui s'adaptent à ce stress avec divers comportements (ex: opposition systématisée, dépendance affective, isolement, ect...)

-présentation de l'"hospitalisme"

Autres citations de l'auteur qui m'ont marquée:

"Derrière chaque fantasme paranoïaque il y a une souffrance."

"Derrière l'angoisse, cherchez la colère."

"Exprimez encore et toujours: écrivez, peignez, dessinez, scuptez, jouez de votre instrument de musique préféré, chantez, ...créez! L'acte créatif, l'expression de soi, libère la pression anxieuse."

"Pour rendre la souffrance supportable, il ne faut ni la combattre ni tenter de lui résister, mais au contraire se laisser aller dans le sens du courant, et surtout ne pas se taire! Crier, geindre, ou, plus efficace encore, chanter pour accompagner la sensation."

"S'accepter même imparfait, s'aimer dans les errements et les souffrances, c'est la condition pour pouvoir être fondamentalement fier de soi."

"Il y a le langage de la violence. C'est un langage qui juge, dévalorise, nie l'existence de l'autre, méconnait toute émotion (...) et il y a le langage de la non-violence, celui qui écoute et respecte, celuiqui reconnaît l'autre, qui partage des émotions, exprime des besoins."

"Le langage de la violence est celui que nous avons tous (ou presque) appris. Car on apprend à parler le langage de ses parents, et pour la plupart des parents d'hier, c'était celui des jeux de pouvoir. Ils avaient toujours raison et savaient mieux que nous ce qui éétait bon pour nous(...) Nos émotions avaient peu de poids. La colère surtout était bannie (...)Sa particularité est le déni des émotions pour faire une large place au jugement."

"Aimer, c'est prendre soin."

"La relation se crée et s'entretient par le partage d'émotions."

"Les seules vraies urgences sont affectives. Une émotion doit avoir priorité sur le reste. A vos enfants, donnez ne serait-ce qu'une demi-heure par jour de jeux et de câlins."

"Pour sentir ce qu'autrui vit, respirez comme lui, prenez la même posture...(...)Il se sent compris"

"Les chacals sont des girafes qui ont un problème de langage."

"Oeil pour oeil ne fera jamais que rendre le monde aveugle."(M. Gandhi)

"Cet homme qui vous frappe, vous insulte ou vous dénigre aujourd'hui a aussi d'autres facettes.Tendre l'autre joue, c'est tourner son attention vers ses autres parties de lui, non visibles en cet instant, mais qui existent en lui. En faisant confiance ainsi aux parties justes et sensibles, on leur donne une chance de se manifester. "Il ne s'agit pas de croire que l'autre est bon mais qu'il est capable de bonté."(Jean-Marie Muller)"

Pages à retenir: 326, 327, 330, 331, 332, 333, 334

A lire en conseil de l'auteur: Bruno Bettelheim et pour les phobiques: Cinq minutes pour traiter vos phobies du dr Roger Callahan

Le pouvoir créateur de la colère par Harriet Goldhor Lerner

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