Ecouter autrement Premiers repères sonores à l’école maternelle de Chantal Grosléziat et Roger Müh
Ecouter autrement
Premiers repères sonores à l’école
maternelle de Chantal Grosléziat et
Roger Müh, édtitions Nathan, CRDP de l’académie de Paris, Septembre 2005.
Description : proposition d’exploitation
en classe de sons permettant à l’enfant de maternelle de se repérer (CD sonore
rattaché à l’ouvrage).
But : constituer un lexique des
évènements sonores/ se repérer grâce aux sons dans l’espace-temps, à l’école/
travail autour de l’écoute.
« Dans l’espace de la classe, le bruit
introduit les rythmes de la journée, il structure le temps. »(p.23)
« Le bruit en classe est difficilement
supportable quand il est subi et qu’on ne peut agir sur lui. Mais quand on peut
faire varier, au cours d’une activité musicale, son intensité, sa densité…Il
devient une matière sonore tout à fait intéressante. Après avoir produit
volontairement beaucoup de bruit, le silence prend naturellement sa place, on
apprend à l’écouter.(…)En devenant attentif au monde sonore, l’enfant
développera une écoute active. »(p.23)
« Toute activité artistique repose sur l’affinement d’une ou de
plusieurs capacités sensorielles, en même temps qu’elle relie l’émotion,
l’intelligence et la sensibilité. »(p.25)
« L’école
doit donner à l’enfant l’occasion de se familiariser avec les images et les
objets qui représentent une dimension affective et esthétique. Cette
fréquentation s’appuie d’abord sur les motivations réelles de l’enfant pour
conserver les images, des objets, les traces d’un évènement, ect. » (B.O du 14.02.2002, hors série n°1, « La
sensibilité, l’imagination, la création » (p.37)
« Au fil des années, la conception de la
musique à l’école a de mieux en mieux pris en compte l’enfant dans son
expérience globale, sa relation au monde, ses représentations mentales. Elle a
élaboré une démarche d’apprentissage qui n’est pas sans rapport avec celle que
l’on déploie dans les autres disciplines. Il s’agit d’explorer, de varier pour
choisir, éliminer, donc apprendre à transformer, améliorer, reprendre, fixer
pour organiser, composer. »(p.14)
« La musique est le support idéal pour
favoriser la conscience du temps. L’expérience montre que l’enfant ne tient
compte de la succession des évènements que lorsqu’il a lui-même provoqué
l’ordre selon lequel ils se déroulent ou lorsqu’il est lui-même intervenu dans
sa constitution. »(p.34)
« Associer son et mouvement pour
appréhender le temps par l’exemple du jeu de doigts (…) Le lien
entre le mouvement et la voix permet à l’enfant de concrétiser la dimension
temporelle. » (p.34)
« Le déplacement géographique sur le corps est
associé au rythme et à la durée des phrases, le corps devient à la fois
partition musicale et instrument de musique. »(p.34)
« C’est le mouvement lui-même qui sert
d’horloge à l’enfant et comme il l’évalue en fonction du point d’arrivée, la
succession temporelle est interprétée en fonction de la succession spatiale,
définie par le point d’arrivée du mouvement effectué. »(p.35)
« Pour Piaget, les relations purement
temporelles ne débutent que lorsqu’il s’agit de coordonner deux mouvements au
moins. Il explique que tant qu’il y a un seul mouvement, une seule trajectoire,
la succession temporelle se confond avec l’ordre dans l’espace. Par contre deux
mouvements de vitesses différentes, de rythmes différents nécessitent une autre
appréhension que celle de l’intuition spatiale. La référence à un temps commun aux deux mouvements devient
indispensable.(…) qui peut en musique se décliner sous plusieurs formes :
-jouer en duo, sur le même rythme avec deux voix
différentes
-écouter une musique enregistrée, s’amuser à chanter
ou jouer d’un instrument en même temps
-(ect…) » (p.35)
« Selon Piaget, le schème pratique du temps
dépend « à la fois de l’organisation de l’univers physique et de l’action
propre du sujet, c’est-à-dire qu’il est centré sur le sujet ; mais il
s’agit d’une activité constructive du sujet au contact du monde et d’autrui,
d’une socialisation au niveau de l’intersubjectivité, et non pas d’une donnée immédiate. »
La mémoire, c’est alors la reconstruction des souvenirs, mais encore et surtout
des successions, c’est-à-dire de la conduite qui consiste à reconstruire la
suite des évènements, lorsque cette suite ne peut plus être l’objet d’une
perception directe. »(p.36)
Exemples d’exploitation du CD de sons
proposé et de séances d’éducation musicale:
Localiser les objets à l’origine des sons/ moments
de la journée et leur signification/ Création d’un parcours sonore en
classe/Parler en inventant une langue imaginaire, en étant content, en colère…/
Dire une comptine en en variant la vitesse, en étirant les syllabes/jouer à
reproduire les langues d’autres pays/Mettre en scène une chanson, en créant une
ambiance sonore adaptée à l’univers de la chanson ect…